Les entreprises aux côtés de la recherche et au service de l’excellence scientifique

Pour faire face à la concurrence des États-Unis et de la Chine mais aussi d’autres continents ou sous-continents, une seule solution, selon Clarisse Angelier, déléguée générale de l’Association nationale pour la recherche et la technologie (ANRT) : « l’Europe doit miser davantage sur l’innovation, la science et la R&D [recherche et développement] ». De fait, de la digitalisation à la décarbonation des activités en passant par la transition énergétique, les défis auxquels le monde fait face sont d’une ampleur et d’une complexité telles qu’ils ne peuvent s’appréhender, et donc se relever, qu’avec l’apport de la recherche scientifique. Et si la puissance publique joue un rôle fondamental dans le soutien à la recherche, notamment au travers du financement de laboratoires, l’investissement privé, par le biais des entreprises, est lui aussi déterminant. L’enjeu est double : anticiper les défis de demain tout en créant des connaissances applicables dès aujourd’hui pour transformer concrètement les pratiques. Les entreprises européennes l’ont bien compris : en 2023, l’industrie européenne a augmenté ses investissements dans la R&D de près de 10 %, un taux de croissance qui surpasse pour la première fois depuis 2013 celui des investissements de leurs homologues américaines et chinoises[1]. Tour d’horizon des diverses façons dont l’entreprise peut soutenir la recherche au service de l’intérêt général. 

Mécénats, partenariats : quand l’entreprise soutient les initiatives académiques 

Premier levier de soutien aux organismes de recherche : le mécénat, qui joue un rôle clé pour compléter les financements publics et permettre l’avènement de nouveaux projets de recherche. C’est ainsi que VINCI a fait le choix de soutenir Hi!PARIS, le centre de recherche pluridisciplinaire sur l’intelligence artificielle animé par l’Institut polytechnique de Paris, HEC et l’INRA, ainsi que le fonds Bruno Latour de Sciences Po, dédié aux transformations environnementales et climatiques.  

Ce type de soutien est particulièrement précieux à l’heure où, comme le rappelle le Baromètre du mécénat d’entreprise en France 2024[2], la recherche scientifique n’occupe que le huitième rang des domaines financés par le mécénat en France, avec 2 % seulement du volume total de dons effectués par les entreprises mécènes. 

Au-delà du mécénat, les entreprises peuvent aussi nouer des partenariats de recherche stratégique, à l’image de celui qu’a conclu VINCI Airports avec Centrale Lyon et l’EM Lyon pour préparer l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, opéré par l’entreprise, à l’arrivée prochaine de l’hydrogène (voir encadré). Une façon d’orienter la recherche vers les enjeux stratégiques concrets identifiés par l’entreprise. C’est aussi dans cette logique que s’inscrit le lab recherche environnement, dispositif de R&D en réseau qui se consacre à l’amélioration de la performance environnementale des bâtiments et des infrastructures. La longévité de ce laboratoire, né il y a quinze ans d’une collaboration entre VINCI et trois écoles de ParisTech (Mines Paris - PSL, L’École nationale des ponts et chaussées ParisTech et AgroParisTech), témoigne de l’efficacité de ces partenariats de long terme (voir encadré). 

Internaliser la compétence : quand l’entreprise recrute des chercheurs 

L’internalisation de la compétence scientifique représente une autre voie de soutien à la recherche, indispensable pour anticiper les évolutions dans un monde complexe et en constante transformation. C’est ce que permet notamment le mécanisme du contrat Cifre, pour « Conventions industrielles de formation par la recherche ». Créé il y a 40 ans et coordonné par l’ANRT (Association nationale de la recherche et de la technologie), il associe un doctorant, un laboratoire et une entreprise autour d’un projet de recherche commun et représente désormais près de 10 % des thèses menées en France.  VINCI accueille déjà près d’une trentaine de doctorants par le biais du dispositif Cifre et prévoit d’augmenter significativement ce nombre à court et moyen termes. Ces nouveaux talents enrichissent l’entreprise en créant des ponts précieux entre la recherche et l’opérationnel, entre savoirs théoriques et applications pratiques. 

Mais cette collaboration avec l’entreprise profite aussi aux chercheurs : les doctorants peuvent ainsi y trouver un terrain d’exploration particulièrement fertile. « En tant que chercheur, c’est très satisfaisant de voir les connaissances que l’on a générées s’appliquer concrètement aux problématiques sur lesquelles on travaille », confie Timothée Gérard, qui mène une thèse sur la reproduction du hamster sauvage dans le cadre d’un contrat Cifre entre le CNRS, l’Office de génie écologique et VINCI Autoroutes. « Si les chercheurs sont capables de produire des connaissances, ils ont besoin de partenaires pour les mettre en pratique. Ce transfert de connaissances de la sphère académique vers le monde industriel est souvent complexe. Pouvoir s’appuyer sur des personnes qui sont en relation avec les deux le facilite grandement », poursuit le chercheur. 

Pour les chercheurs, l’intégration à l’entreprise offre également un accès privilégié à des données réelles en grande quantité, un atout précieux dans de nombreux domaines, à l’image de l’intelligence artificielle (IA). « L’IA requiert des données concrètes, par opposition aux données synthétiques souvent utilisées en laboratoire », explique ainsi Bruno Daunay, qui dirige le programme IA de Leonard. Avec ses plus de 4 200 entreprises, VINCI offre un accès exceptionnel à une grande variété de données. Plus largement, la diversité des activités du Groupe expose les doctorants à de multiples cas d’usage et technologies, enrichissant considérablement leurs parcours de recherche. Ces terrains de jeu peuvent également se transformer en terrains d’engagement professionnels pour les chercheurs qui choisissent de poursuivre l’aventure avec VINCI à l’issue de leur contrat de recherche.  De fait, le Groupe nourrit l’ambition de promouvoir des chercheurs à des postes opérationnels et managériaux, pour mêler toujours plus efficacement expertise scientifique et compétences managériales. Et, au côté d’autres entreprises engagées pour la recherche, aider la France et l’Europe à rester dans la course tout en favorisant le progrès. 

Sources :

[1] Représentation de la Commission européenne en France. Les entreprises de l’UE dépassent leurs homologues des États-Unis et de la Chine en termes de croissance des investissements dans la R&D. 18 décembre 2024. 

[2] Admical. Baromètre du mécénat d’entreprise 2024 – Les chiffres-clés 2024.