
Les chantiers, des gisements de richesse sociale ?
Au-delà des ouvrages, le plus souvent d’utilité publique, qui résultent des chantiers, quelles sont les répercussions économiques et sociales positives de ces grands travaux ? Sur le plan social en particulier, ils représentent localement un levier de dynamisation des bassins d’emplois, de soutien à l’insertion, voire de développement des liens avec et entre les communautés riveraines.
Comment définir un chantier ? En grande partie, il se caractérise par sa finalité : la création d’une infrastructure, d’un ouvrage d’art ou d’un équipement destiné à répondre à un besoin de la société civile. Cette finalité façonne la mission et la raison d’être des métiers des infrastructures qui contribuent à l’amélioration du cadre de vie et de la mobilité des populations.
Un impact socio-économique majeur
En complément des bénéfices « finaux » liés des infrastructures réalisées, le secteur de la construction et du BTP est un « poids lourd » en matière d’impact socio-économique. Cette affirmation est notamment étayée par une étude menée par VINCI en partenariat avec le cabinet Utopies(1), qui a modélisé la portée des activités du Groupe en France. Cette empreinte – directe, indirecte et induite – s’évalue selon plusieurs paramètres, de la contribution à l’emploi et au PIB au niveau national jusqu’à la création de valeur créée notamment par les dépenses réalisées auprès des fournisseurs, les salaires versés aux collaborateurs et les taxes payées. Parmi les enseignements retirés, on retiendra que pour un employé du Groupe dans l’Hexagone, ce sont 3,8 emplois supplémentaires qui sont soutenus dans l’économie locale dans divers secteurs, tels que le BTP, mais pas seulement : métiers liés à la santé, au social, au commerce, au transport, etc.
(1)Étude réalisée par le cabinet Utopies et son outil Local Footprint® en 2024 sur les données 2023
Les chantiers : des tremplins vers l’emploi et l’insertion
Plaçons-nous désormais à hauteur d’homme, ou de chantier. La conduite de tout projet implique inévitablement un besoin de moyens humains et de compétences, lequel est comblé via des recrutements locaux associés à des dispositifs de transmission des savoir-faire, stimulant au final l’emploi tout comme l’employabilité. L’exemple de la construction de la nouvelle ligne à grande vitesse britannique HS2 est éloquent. Sur les lots N1/N2 confiés au groupement Balfour Beatty VINCI (BBV), près de 8 000 personnes y œuvrent, au pic de l’activité, et plusieurs milliers de formations sont dispensées depuis un centre opérationnel installé sur le site du projet. Le chantier est aussi l’occasion pour de nombreux jeunes d’acquérir un bagage de compétences et une première expérience de terrain qu’ils pourront valoriser tout au long de leur parcours. À travers des partenariats avec plusieurs établissements d’enseignement supérieur des Midlands, le consortium BBV accueille chaque année de nouveaux étudiants en apprentissage, dans le cadre du diplôme T-Level. Ce chantier n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Un chantier peut aussi être une « plateforme » d’insertion pour des publics éloignés de l’emploi, qu’il s’agisse de jeunes sans qualification ou de personnes en situation de handicap. Par exemple, sur l’opération de construction (par VINCI Autoroutes) de trois écoponts situés sur l’autoroute A10 à Vellèches, l’A11 à Authon-du-Perche, et l’A71 à Vierzon, plus de 7 000 heures d’insertion professionnelle ont été réalisées, ouvrant la voie à une reconnexion avec le monde du travail.

La rénovation de l’autoroute A7 entre Auberives-sur-Varèze et Saint-Rambert-d’Albon se distingue de même par des mesures d’insertion importantes engageant les entreprises chargées de la réalisation des travaux. Plus de 8 000 heures d’insertion y ont été effectuées, tandis qu’une quinzaine de personnes en situation de handicap étaient mobilisées quotidiennement pour la préparation des repas des équipes.
En Colombie, sur la concession Via Sumapaz (VINCI Concessions) de l’autoroute qui relie la capitale Bogota à Girardot : des dizaines de femmes éloignées de l’emploi ont vu leur formation de conducteur d’engin pris en charge par les équipes de VINCI Construction afin de leur permettre de retrouver la voie de l’emploi.
Des chantiers générateurs de « valeur » sociale
Le « rayonnement » social d’un chantier se traduit aussi par des effets parfois insoupçonnés, en matière d’intégration ou de création de lien entre les communautés locales. Dans le cadre des opérations du Grand Paris Express, VINCI a par exemple mis sur pied, dès 2016, le fonds de dotation Chantiers et territoires solidaires, lequel soutient de nombreux projets d’intérêt général à proximité des ouvrages réalisés. Ce soutien peut prendre la forme d’une aide financière allouée à des associations, de dons en nature de matériels issus des sites de construction, ou de mécénat de temps et de compétences des collaborateurs qui officient sur ces derniers.

Des projets porteurs de sens le long du tracé de la future ligne 18
Le dernier appel à projets lancé par Chantiers et territoires solidaires a abouti, fin 2023, à la sélection de 12 associations travaillant au bien-être des habitants des communes traversées par les chantiers VINCI du Grand Paris Express de la future ligne 18. La structure Savoir Apprendre, par exemple, a été retenue pour son projet de découverte des métiers des tunnels auprès des jeunes de centres sociaux.
Un chantier d’infrastructure est l'occasion de rapprocher des communautés locales, porté par une volonté d’intégration. Le chantier du City Rail Link en Nouvelle-Zélande, qui donnera naissance au premier métro souterrain d’Auckland, se démarque ainsi par une réussite sociale intégrant les populations maories, dès l’origine des opérations. Dans un pays à l’histoire coloniale tourmentée et dont les populations autochtones ont longtemps tardé à bénéficier d’une reconnaissance légitime, les acteurs du projet ont fait du dialogue avec les Maoris un principe fondateur et central, avec huit iwis durablement impliqués. Des mesures spécifiques sont par ailleurs déclinées pour favoriser le recrutement de Maoris et Polynésiens (des jeunes en rupture scolaire en particulier), et pour orienter 10 % des achats vers des entreprises gérées par des Maoris.
Parce qu’un chantier utile est un chantier qui a un impact positif sur les territoires et les humains.
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