En Afrique, la stratégie des petits pas du programme social ISSA

Présent depuis 100 ans sur le continent, Sogea-Satom œuvre dans les secteurs du bâtiment, des routes et du terrassement, de l’hydraulique, du génie civil et de l’énergie. L’entreprise y a développé une connaissance fine des territoires et de leur culture. Les missions et travaux des collaborateurs de l’entreprise sont nombreux : aménager des espaces urbains comme pour la corniche de Cotonou en bordure de lagune et de l’océan, réaliser des ouvrages d’art à l’image du pont de Sendje en Guinée équatoriale, ou encore, des infrastructures hydrauliques à l’instar de la station de traitement et d’adduction d’eau sur la rivière de Kagera en Ouganda. Au-delà de ces travaux, les collaborateurs ont à cœur de contribuer au développement local des territoires sur lesquels ils travaillent, et s’engagent grâce au programme social Initiatives Sogea-Satom pour l’Afrique (ISSA).

Quel est le rôle du programme ISSA ?

Dame Ndiaye : en construisant des infrastructures essentielles pour l’activité économique des pays et le quotidien des populations, Sogea-Satom contribue à l’amélioration des conditions de vie. Avec notre programme ISSA, nous allons plus loin. Nous nous impliquons dans le développement des communautés locales. Je crois beaucoup à l’efficacité de projets locaux avec des financements bien ciblés doublés d’un accompagnement dans la durée des porteurs de projets. Aujourd’hui, ISSA privilégie les projets économiques pour rendre les personnes autonomes. C’est le cas de ce beau projet de boulangerie en Casamance au Sénégal. Portée par six personnes en situation de handicap et novices dans la profession, cette boulangerie produit 3 000 pains par jour, emploie 15 personnes et génère 45 emplois indirects.

Lise Carmen Batiana : ISSA s'inscrit pleinement dans la démarche de performance globale de VINCI en combinant la dimension technique de nos projets avec des actions concrètes pour accompagner localement les populations dans leurs projets. Depuis sa création, 383 projets ont été soutenus dans 22 pays, impactant positivement plus de 235 000 personnes.

Concrètement, qu’apporte ISSA aux porteurs de projets locaux ?

Lise Carmen Batiana : nous finançons et accompagnons des coopératives, des groupements, des micro-entreprises, de la construction de salles de classe à la réalisation de forages, en passant par l’aide à la création d’entreprises viables, etc. ISSA a un effet levier en donnant un apport financier à des entrepreneurs dans un contexte où l’accès au microcrédit et au prêt bancaire est prohibitif en raison du niveau très élevé des taux d’intérêt. Ce coup de pouce est à l’origine de belles histoires entrepreneuriales comme cette activité de transformation d’attiéké (semoule de manioc) au bénéfice d’un groupement de femmes en Côte d’Ivoire. Autre exemple, au Tchad, ISSA a financé la création d’un atelier spécialisé dans la fabrication artisanale de chaussures en cuir qui permet de former et d’insérer des jeunes.

Virgile Satge : ISSA a joué un rôle déterminant dans la réussite de notre projet de garage-école Kuabo porté par Vitamine T, une entreprise d’insertion par l’activité économique originaire des Hauts-de-France. Situé dans la banlieue de Cotonou, notre garage forme des jeunes d’origine modeste aux métiers de la réparation automobile dans un pays où la filière de véhicules d’occasion occupe une place majeure. Au-delà de l’aide financière, l’accompagnement humain de Sogea-Satom nous a été particulièrement précieux. Ses équipes nous ont apporté des conseils sur les questions de sécurité, de qualité et une aide logistique pour le déchargement et l’installation d’équipements pesant plusieurs tonnes.

Quel est l’impact d’ISSA ? 

Virgile Satge : à l’échelle de notre projet de garage-école, ISSA a contribué à la réussite de son lancement. L’aventure démarre bien avec une première promotion de 16 apprentis. Notre objectif est de doubler rapidement les effectifs. Nous sommes bien partis pour réussir ce projet de création de A à Z d’un garage d’insertion et de réparation afin de donner un travail pérenne à des jeunes. Les premiers résultats sont encourageants avec des apprentis très impliqués et dont la majorité a déjà des promesses d’embauche dans les meilleurs garages du Bénin.

Lise Carmen Batiana : ISSA a un effet démultiplicateur. En soutenant 30 projets par an avec 20 000 euros en moyenne par projet, nous arrivons à créer de nombreux emplois directs et indirects et à rendre autonomes économiquement les porteurs de projet. Une récente étude d’impact montre qu’ISSA a notamment été à l’origine de 794 créations d’emplois directs. L’exemple de BioPhyto est parlant. Ce fabricant d’engrais organiques et de bio pesticides agricoles qui, aujourd’hui, commercialise ses produits dans sept pays. Au départ, nous lui avions fourni quelques équipements et un tricycle ! 

Dame Ndiaye : la particularité d’ISSA est de toucher les petites communautés locales. Nous leur donnons une impulsion pour qu’ils se projettent à partir de projets concrets portés par des personnes motivées. ISSA est une source d’inspiration pour sortir à moindre coût des gens de la pauvreté grâce à la fourniture d'équipements et à la formation. En essaimant de village en village, l’impact est immédiatement tangible et mesurable.