
Au cœur de l’adaptation au changement climatique, le diagnostic et la prévention
Identifier les risques climatiques pour mieux s’en protéger : tel est l’un des objectifs de l’adaptation. Entre diagnostic des vulnérabilités et prévention des risques, zoom sur les outils et techniques qui permettent de préparer nos territoires, infrastructures et bâtiments à la nouvelle donne climatique.
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Gérer l’inévitable : l’urgence de l’adaptation
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les engagements climatiques actuels des États nous mènent vers une hausse de + 3,2 °C des températures moyennes à l’échelle mondiale d’ici 2100. D’ores et déjà, 3,3 à 3,6 milliards d’humains habitent des zones fortement vulnérables dues au dérèglement climatique. Face à ces constats, le GIEC recommande deux stratégies complémentaires : l’atténuation et l’adaptation. La première vise à freiner le réchauffement climatique, notamment par le biais de la sortie progressive des énergies fossiles et de l’amélioration de l’efficacité énergétique. La seconde, elle, consiste à « faire avec » les changements en cours en se préparant à habiter un monde plus chaud. L’adaptation a ainsi pour objectif de protéger les populations, de préparer les territoires (en assurant la continuité des infrastructures et services essentiels), d’accroître la résilience de l’économie et de préserver les milieux naturels et le patrimoine. En bref, si l’atténuation vise à « éviter l’ingérable », l’adaptation, elle, entend « gérer l’inévitable ». Moins avancée que la décarbonation, l’adaptation est pourtant indispensable : chaque euro que l’on y investit permettrait en effet d’éviter 10 euros de dommages, alors que l’on estime que le coût annuel des événements climatiques extrêmes pourrait atteindre 1 700 à 3 100 milliards de dollars d’ici 2050.
+ 3,2 °C
C'est la hausse des températures moyennes à l'échelle mondiale d'ici 2100 engendrées par les engagements climatiques actuels des États.
Cartographier les risques pour agir
Les outils d'évaluation des risques sont au cœur des enjeux d'adaptation. Parmi eux, l'analyse de donnée et la cartographie sont des outils précieux. Le bureau d'étude de VINCI Resallience est dédié à l'adaptation des projets, des villes, des territoires, des infrastructures et de leurs usages au changement climatique. Pour Frédéric Delafosse, qui dirige l'entité, la cartographie des risques devient incontournable. ResiLens, est par exemple un outil développé par VINCI qui permet de naviguer à l’échelle mondiale et d’identifier l'exposition des infrastructures du Groupe aux aléas climatiques.
La cartographie, c’est l’outil de base qui nous permet de quantifier et d’évaluer l’évolution des aléas climatiques sur un territoire. Nos clients attendent des représentations visuelles pédagogiques pour visualiser l’exposition de leurs actifs. Nous travaillons avec des systèmes d’information géographiques qui permettent de juxtaposer un modèle numérique de terrain avec des infrastructures ou des cartes liées au climat. Les cartographies climatiques sont basées sur des hypothèses de long terme. Lorsqu’on estime le risque d’élévation des températures par exemple, nous jouons avec beaucoup d’incertitudes. Cette incertitude demande d’avancer avec rigueur, pour éviter tout scepticisme.
Frédérique Delafosse, directeur de Resallience
Le diagnostic, première étape vers la résilience
L’adaptation repose sur trois piliers : l’évaluation préalable des risques (grâce à des outils de diagnostic qui mesurent la vulnérabilité des ouvrages en se fondant notamment sur les caractéristiques climatiques de leur territoire d’implantation), les mesures préventives (pour limiter l’impact des aléas climatiques), et les dispositifs de retour à la normale post-événement extrême.

Les outils de diagnostic et de prévention jouent un rôle majeur, en ce qu’ils permettent notamment d’identifier les ajustements, aménagements et paramètres architecturaux et constructifs capables d’optimiser la résilience des bâtiments et équipements face au nouveau contexte climatique. Ainsi, si l’effet bénéfique de la biodiversité sur la température de l’air est scientifiquement établi, il n’est pas toujours facile d’identifier comment intégrer concrètement des éléments de végétalisation à un aménagement urbain, par exemple. C’est précisément à ce défi que s’attelle Biodi(V)strict®.

L'outil prédictif Biodi(V)strict®
C'est un outil développé par le lab recherche environnement, partenariat scientifique entre VINCI et ParisTech, qui permet d’estimer le potentiel biodiversité d’un projet d’urbanisme en vue de proposer des solutions de végétalisation. L’évaluation s’effectue par comparaison au site initial et/ou à d’autres scénarios d’aménagement et par le calcul de cinq indicateurs. Les valeurs de ces indicateurs et leur confrontation avant/après permettent d’identifier les principales pressions pesant sur le site en matière de biodiversité mais aussi d’en révéler les atouts. Biodi(V)strict® constitue donc un précieux outil d’aide à la décision – et une première !
Autre domaine dans lequel le diagnostic s’avère particulièrement précieux : l’évaluation des risques climatiques. Parmi ceux-ci, des épisodes pluvieux de plus en plus intenses et fréquents. Face à cette nouvelle donne, autorités publiques et gestionnaires d’infrastructures ont besoin de pouvoir estimer avec précision l’effet potentiel de ces inondations afin de réagir rapidement, de limiter les dommages, de protéger les populations et d’adapter les infrastructures. Pour répondre à ce besoin, VINCI Construction et VINCI Autoroutes ont conçu CaledonIA.

CaledonIA, une solution VINCI Construction et VINCI Autoroutes
Ce logiciel de calcul qui s’appuie sur des algorithmes d’intelligence artificielle, une modélisation du terrain et des données pluviométriques issues de Météo France pour simuler en temps réel les crues urbaines et proposer des simulations de solutions d’adaptation visant à renforcer la résilience des infrastructures affectées. À la clé : identifier les risques et anticiper les impacts sur les usagers, les territoires environnants et l’équipement afin de garantir une gestion de crise adaptée et d’éclairer les décisions d’investissement. Une solution déjà éprouvée par VINCI Autoroutes, qui l’utilise pour mener des évaluations régulières en vue d’adapter son réseau aux évolutions climatiques de court, moyen et long termes.
Renforcer la résistance face aux aléas
Une fois les vulnérabilités d’un ouvrage identifiées, les mesures préventives permettent d’en améliorer la résistance aux aléas climatiques. L’objectif : réduire l’exposition aux risques avant que ceux-ci ne se matérialisent, par exemple en préparant les installations électriques aux intempéries ou en aménageant les villes de façon à prévenir l’apparition d’îlots de chaleur urbains. De fait, les villes, où se concentre une majorité de la population mondiale, sont mises à rude épreuve par le changement climatique. À cela s’ajoute la gestion des eaux pluviales : l’imperméabilisation des sols urbains et l’intensification des épisodes de pluie entraînent la saturation des réseaux d’évacuation, accroissant les risques d’inondation et de pollution des cours d’eau. Enfin, le besoin de nature en milieu urbain se fait ressentir avec plus d’acuité que jamais.
92 %
des Français estiment ainsi que les villes manquent d’espaces verts.

Revilo® : une solution VINCI Construction, France
C’est pour aider les collectivités à relever ces défis que Revilo® (VINCI Construction) a imaginé une offre d’aménagement permettant de créer des îlots de fraîcheur urbains. Revilo® joue pour cela sur quatre leviers : le végétal afin de créer des ombrages, la gestion de l’eau pluviale en vue de la diriger vers les végétaux, les sols pour leur capacité à stocker et infiltrer l’eau, et enfin le choix de revêtements légers et perméables.
Face à un climat de plus en plus imprévisible, la course contre la montre a commencé. Ces outils de diagnostic et de prévention esquissent les contours d’une nouvelle approche qui privilégie l’anticipation à la réaction. Diagnostiquer les vulnérabilités, prévenir les risques, puis réparer les dégâts : cette séquence est clé pour ne plus subir les effets du changement climatique et améliorer collectivement notre résilience.
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