
Adaptation au changement climatique : de nouvelles techniques et infrastructures pour mieux nous protéger
Canicules, tempêtes, montée des eaux... Face à l’emballement climatique et à ses effets en cascade, un mot d’ordre pour protéger nos sociétés : adaptation. De la lutte contre l’érosion côtière au rafraîchissement des bâtiments en passant par la restauration des écosystèmes, tour d’horizon des techniques qui préparent les villes et territoires aux bouleversements en cours.
Dans le même dossier
Atténuation et adaptation : des solutions pour être plus résistants
Face au changement climatique, mieux vaut prévenir que guérir
Alors que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère atteignent leur niveau le plus élevé depuis deux millions d’années, le franchissement du seuil des 1,5°C de hausse des températures par rapport à l’ère préindustrielle apparaît aujourd’hui certain1. Parmi les conséquences de ce réchauffement, l’essor des évènements climatiques extrêmes, multipliés par quatre entre les années 1970 et 2010 ; de quoi mettre nos villes et territoires à rude épreuve. C’est ici qu’intervient une notion clé : l’adaptation. Avec la réduction des émissions de carbone, elle figure parmi les stratégies préconisées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) face au changement climatique. Le principe : anticiper les risques physiques liés à ce dernier pour garantir la sécurité des populations tout en préservant leur bien-être et leur santé.
L’adaptation, une évidence économique
Si l’adaptation nécessite d’importants investissements, son coût demeure bien moindre que celui du changement climatique. En France, quelque 1 000 à 2 000 communes étaient déjà inassurables au 1er janvier 2024 ; à l’échelle mondiale, les évènements climatiques extrêmes coûtent chaque année 800 milliards de dollars. Plus parlant encore : une déviation de la température moyenne mondiale de 1 °C pourrait entraîner une chute progressive du PIB mondial culminant à 12 % – soit bien plus que le coût de l’adaptation, estimé à 1 % du même PIB. Le constat est clair : économiquement avantageuse, l’adaptation est aussi et surtout nécessaire pour assurer l’habitabilité de nos territoires.
De l’amont à l’aval, un éventail de solutions
Face aux défis climatiques, l’adaptation se déploie en plusieurs temps. Elle consiste tout d’abord à mesurer la vulnérabilité des ouvrages, en se fondant notamment sur les caractéristiques climatiques de leur territoire d’implantation. Viennent ensuite des solutions de prévention, qui visent, avant même la survenue d’un aléa, à armer au mieux les bâtiments et infrastructures pour minimiser leur vulnérabilité, par exemple en préparant les réseaux électriques aux tempêtes ou en protégeant les parcs éoliens des températures extrêmes. Enfin, de nombreuses techniques permettent aux infrastructures touchées par un événement climatique de revenir rapidement à un fonctionnement normal. Ces trois étapes sont à la fois complémentaires et interdépendantes : sans action de prévention, par exemple, les dommages consécutifs à un évènement climatique seront amplifiés, retardant d’autant le retour à la normale. Si le diagnostic, la prévention et la gestion post-évènement climatique s’appuient de plus en plus sur des solutions numériques, ils reposent aussi sur des innovations physiques ainsi que sur la construction d’infrastructures conçues pour limiter les conséquences négatives des évènements climatiques extrêmes, à l’image des vagues de chaleur ou des tempêtes.

Adapter les bâtiments aux températures extrêmes
Au cours de la dernière décennie, la France a connu quatre fois plus de jours de canicule que dans les années 19802 ; des pics de chaleur dangereux pour la santé, puisqu’ils peuvent provoquer des problèmes cardiovasculaires ou respiratoires, voire des coups de chaleur potentiellement fatals. Si de nombreuses techniques vieilles de plusieurs siècles, comme les tours attrape-vent3, permettent de rafraîchir espaces publics et bâtiments, l’innovation n’est pas en reste.

GREENFLOOR®, une solution de VINCI Energies
Greenfloor® consiste à faire passer de l’air dans des gaines intégrées à une dalle béton très bas carbone. Utilisé comme fluide caloporteur, l’air transmet alors sa chaleur ou sa fraîcheur au béton, qui agit comme un plafond rayonnant. À la clé : une régulation en douceur de la température pour plus de bien-être et une meilleure qualité de l’air.
Favoriser la résilience des écosystèmes
Menacée par le dérèglement climatique, la biodiversité procure une grande variété de services écosystémiques4, rendant son déclin d’autant plus préoccupant : les forêts agissent ainsi comme des puits de carbone, tandis que la végétalisation permet de lutter contre les îlots de chaleur urbains, qui peuvent provoquer, au sein des villes, des pics de température excédant de 10 °C les températures observées dans les campagnes environnantes5. Cette richesse fonctionnelle a inspiré la notion de génie écologique, qui désigne l’ensemble des techniques visant à améliorer et restaurer la biodiversité et les fonctions écologiques dans tous les milieux, naturels ou artificialisés. Un génie écologique au cœur de l’expertise d’Equo Vivo, filiale de VINCI Construction, dont les projets consistent tant à moduler le débit de rivières pour éviter l’inondation de points sensibles qu’à créer de nouvelles zones humides. L’objectif : préserver la biodiversité pour des territoires mieux adaptés.
Protéger face à l’eau
Autre conséquence majeure du dérèglement climatique, le dérèglement du cycle de l’eau, qui complexifie la gestion de cette ressource : trop abondante, comme lors des tempêtes, l’eau peut entraîner des dommages majeurs ; trop rare, comme en temps de sécheresse, et c’est tout le fonctionnement de nos sociétés et écosystèmes qui se trouve altéré – sans parler de la hausse du niveau de la mer, qui provoque le recul du trait de côte et met en péril les constructions littorales.

C’est sur ce dernier front qu’intervient Géotextile Enviro Mat, une solution de protection contre l’érosion côtière et fluviale conçue par Geoquest, filiale de VINCI Construction. Le principe : des matelas coffrants et géotubes fabriqués à partir de géotextile et utilisés pour protéger les côtes, les rivages de cours d’eau ou encore les digues.
Les digues, justement, s’avèrent plus utiles que jamais pour protéger les littoraux des risques de submersion qu’entraînent des tempêtes de plus en plus violentes. Mais certaines, dimensionnées il y a plusieurs décennies, ne sont plus adaptées aux risques climatiques actuels et ne remplissent donc plus leur rôle.

C’est face à ce constat que VINCI Construction a bâti, pour protéger l’aéroport Roland-Garros de La Réunion, une digue avec carapaces, fondée sur une couche de 10 500 Xbloc®, dont la forme particulière les rend moins fragiles. Une première en France, qui incarne l’esprit même de l’adaptation : anticiper l’inédit en réinventant nos façons de construire !
Sources :
1 https://news.un.org/fr/story/2025/05/1155921
2 https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/dossiers-thematiques/impacts/canicule
4 https://www.fondationbiodiversite.fr/wp-content/uploads/2020/12/FRB-fiche-ambassade-1.pdf
5 https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/ilot-de-chaleur-urbain
Abonnez-vous
Restez informés : recevez notre newsletter
Chaque trimestre, nos articles, dossiers exclusifs et paroles d’experts directement dans votre boîte mail.
Les plus lus
Vous aimerez aussi
Au cœur de l’adaptation au changement climatique, le diagnostic et la prévention
Identifier les risques climatiques pour mieux s’en protéger : tel est l’un des objectifs de l’adaptation. Entre…
De la route au rail : le transport de marchandises européen en cours de décarbonation
Le transport de marchandises est inhérent à tout commerce, et une relation directe existe ainsi entre la prospérité…
Casser l’image des métiers de la mine : des défis humains sur un chantier d’exception
VINCI est l’un des principaux constructeurs du futur plus long tunnel ferroviaire du monde. Aléas géologiques dans la…