Charilaos Trikoupis : concevoir un pont capable de résister aux conditions extrêmes

Pour relier la région du Péloponnèse à la Grèce continentale en toute sécurité, nous avons conçu, financé et construit le pont Charilaos-Trikoupis entre les villes de Rion et d’Antirion. Aujourd’hui, nous exploitons et entretenons ce pont capable de résister aux aléas naturels, notamment aux séismes de grande ampleur.  

pont Charilaos Trikoupis entre Rion et Antirion

Faciliter les liaisons entre le Péloponnèse et la Grèce continentale  

Dès la fin du XIXe siècle, l’idée d’un pont franchissant le détroit de Corinthe émerge. Cette idée ne devient cependant réalisable que dans les années 1990. Sa construction démarre alors en 1998 et s’achève en 2004, quelques mois avant les Jeux Olympiques d’Athènes.  

Ce pont s’inscrit dans le cadre du développement économique du Péloponnèse et de la Grèce continentale, les deux rives du détroit de Corinthe. Le système de bacs et ferries n’était en effet plus adapté à la croissance continue du trafic entre ces deux rives. Alors qu’il fallait 45 minutes pour le traverser en bateau, 5 minutes suffisent désormais.

61,7

millions de véhicules ont emprunté le point depuis sa mise en service en 2004

5

minutes pour traverser le détroit de Corinthe en voiture

pont Chariloas Trikoupis - Liaison Péloponnèse et Grèce continentale

Un pont hors norme

Ce pont, long de 2 883 mètres, est capable de résister à des séismes atteignant une amplitude de 7 sur l’échelle de Richter, à des vents de près de 250 km/h ainsi qu’au choc d’un pétrolier de 180 000 tonnes lancé à 16 nœuds soit presque 30 km/h.  

Construit en synergie par VINCI Construction Grands Projets, Freyssinet, Sixense et Eurovia (VINCI Construction), la réalisation d’un tel ouvrage a été un véritable défi technique. En effet, nous avons dû renforcer le sous-sol marin à 60 mètres de profondeur. Les piles, c’est-à-dire les appuis du pont, ont été posées sur de larges fondations de 90 mètres de diamètre, les plus grosses jamais réalisées. Les piles peuvent ainsi absorber des forces de soulèvement qui les feraient basculer dans d’autres cas. Enfin, le tablier du pont, la partie qui supporte le trafic routier, ne repose pas sur les piles mais est suspendu aux haubans, ce qui lui permet de se comporter comme une balancelle en cas de séisme. Le ferraillage et le bétonnage des pylônes aux sommets desquels sont ancrés les 368 haubans ont nécessité l’intervention de nos équipes spécialisées à plus de 130 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pour assurer la sécurité de l’infrastructure, un système de monitoring a été conçu pour suivre l’évolution de l’ouvrage avec précision.

pont Charilaos Trikoupis - Structures câblées

Une forte mobilisation locale

La réalisation de ce pont a mobilisé 1 200 personnes, pour la majorité issue de la population locale, qu’il a fallu former aux techniques nécessaires à la construction du pont. Résultat ? Zéro accident sur le chantier et une qualification professionnelle dont ont pu bénéficier les ouvriers grecs, la Grèce ne possédant pas d’école de Travaux Publics. La construction du pont Charilaos Trikoupis a non seulement été une prouesse technique mais a eu également un véritable impact social.  

Par ailleurs, en améliorant la mobilité et la traversée du golfe, le pont a également eu un impact positif sur le tourisme de la région qui s’est développé à un rythme supérieur à 6% par an.

ouvriers sur le pont Charilaos Trikoupis

1 200

personnes mobilisées

77

millions de véhicules ont emprunté le pont depuis sa mise en service en 2004

20

ans du pont : passage de la Flamme olympique pour les JO de Paris 2024