Projet ITER : apporter notre expertise à l’avant-garde nucléaire

Pour étudier la possibilité de maîtriser la fusion énergétique, des milliers d'ingénieurs et de scientifiques internationaux se sont unis pour mettre au point le réacteur expérimental à fusion nucléaire ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) situé à Cadarache, dans le sud de la France. Un chantier exceptionnel par sa taille et sa complexité, qui a mobilisé tout le panel de nos compétences entre 2010 et 2021. 

Vue aérienne du projet ITER à Cadarache

Ouvrir la voie à une source d’énergie sûre, inépuisable et respectueuse de l’environnement

ITER en latin signifie le « chemin », la « voie ». Le programme qui porte ce nom vise à démontrer la faisabilité scientifique et technique d’utiliser la fusion, l’énergie qui alimente le soleil et les étoiles, comme source d’énergie pour produire de l’électricité. Pouvoir reproduire sur Terre cette énergie illimitée représente un immense espoir scientifique.  

Depuis que l'idée d'une collaboration internationale sur l'énergie de fusion a été lancée en 1985, les membres d'ITER (la Chine, l'Union européenne, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis) se sont engagés dans une collaboration pour construire et exploiter un réacteur expérimental. Objectif : démontrer que la fusion de deux variétés d’atomes d’hydrogène (deutérium et tritium) dans un réacteur tokamak peut devenir une source d’énergie exploitable et produire de l’électricité à grande échelle, non émettrice de CO2. Partant de cette base, ITER a pour ambition de produire 10 fois plus d’énergie qu’il n’en faut pour déclencher la réaction de fusion nucléaire : pour 50 mégawatts électriques consommés, il devra restituer 500 mégawatts W thermiques. 

Construire le plus grand réacteur tokamak au monde

Au-delà de l’espoir qu’il suscite, ce projet se démarque aussi par sa prouesse technique. Situé près d'Aix-en-Provence, dans le sud de France, le bâtiment principal abrite le plus grand réacteur tokamak au monde : un cylindre de 28 mètres de diamètre, 29 mètres de haut et pesant pas moins de 23 000 tonnes. Avec les deux bâtiments annexes qui lui sont accolés, il constitue une structure en béton armé de 120 mètres de long sur 80 mètres de large et 80 mètres de haut. L’un de ces bâtiments accueille le système de diagnostics et de pilotage et l’autre l’installation Tritium qui servira à produire le plasma qui alimentera le réacteur. Les autres bâtiments annexes comprennent le bâtiment d'assemblage, un immeuble de deux niveaux et divers bâtiments de type industriel. Le projet inclut aussi des portes nucléaires de grandes dimensions (d'une taille de 4 x 4 m et d'un poids de 40 tonnes), anti-radiations et résistantes aux surpressions. 

Projet ITER - Peinture Tokamak

Une complexité technique hors norme 

Pour mener à bien le génie civil du futur réacteur ITER, nous avons mobilisé les compétences d’une dizaine d’entreprises de notre Groupe, depuis les fondations antisismiques et le management de projet, jusqu’à l’ingénierie béton et la mécanique des portes monumentales, sans oublier l’assemblage de la machinerie, qui compte un million d’éléments de haute technologie en provenance du monde entier. En décidant de participer en première ligne à la construction des bâtiments du programme ITER, particulièrement complexes, nous avons contribué à l’un des programmes de recherche les plus ambitieux et les plus prometteurs jamais mis en œuvre. Cette expérience a également eu des impacts positifs pour la région de Cadarache, avec la création de 3 000 emplois indirects lors de la construction du tokamak, et 3 250 emplois indirects pendant les 20 ans d’exploitation

Projet ITER - Complexité technique

150 000 

mètres cubes de béton utilisés pour construire les bâtiments

Projet ITER : Livraison du bâtiment Tritium