DOCUMENT D'ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2023

Informations générales et éléments financiers

Trajectoire carbone

Une « trajectoire cible » de réduction des émissions directes de gaz à effet de serre sert de référence pour mesurer la performance du Groupe entre 2018 et 2030. Cette trajectoire a été calculée sur la base de la consolidation des actions de décarbonation planifiées individuellement par chacun des pôles du Groupe, selon leurs engagements et leur propre trajectoire de réduction des émissions à l’horizon 2030. La comparaison de cette trajectoire cible à la trajectoire effectivement réalisée en année N permet de mesurer la part, exprimée en pourcentage, des émissions restant à réduire d’ici 2030.

La trajectoire réalisée en année N est calculée en comparant la valeur des émissions directes de gaz à effet de serre publiée en année N à la valeur des émissions directes publiée en 2018 retraitée des émissions relatives aux variations de périmètre entre l’année 2018 et l’année N. Les acquisitions de l’année N–1 sont intégrées au reporting environnemental en année N. Ainsi, la trajectoire réalisée en année N est calculée en comparant la valeur des émissions directes de gaz à effet de serre publiée en année N retraitée des cessions de l’année N, à la valeur des émissions directes de 2018, augmentée des émissions 2018 des sociétés acquises en N–1.

La trajectoire de réduction des variations de périmètre est ainsi calculée :

  • sur la base de données historiques, lorsqu’elles sont disponibles et fiables ;
  • sinon, en appliquant le pourcentage d’émissions restant à réduire du pôle aux entités nouvellement acquises.

En 2023, la baseline 2018 du pôle VINCI Energies a été corrigée de 23 ktCO2e, correspondant au remplacement de données estimées en 2018 par des données réelles sur le périmètre historique.

Émissions de gaz à effet de serre scope 3

Pour la quantification des émissions scope 3 de 2023, les recommandations du référentiel Technical Guidance for Calculating Scope 3 Emissions (version 1.0) du Greenhouse Gas Protocol (GHG Protocol) ont été suivies. Parmi les 15 catégories d’émissions identifiées par le GHG Protocol, 11 catégories ont été reconnues comme pertinentes à l’échelle du Groupe (à l’exclusion des quatre catégories aval suivantes : downstream transportation and distribution, processing of sold products, downstream leased assets, franchises). Selon les activités, d’autres catégories ont pu être exclues, du fait de leur non-pertinence au regard de l’activité évaluée : pour les activités bâtiment de VINCI Construction en France, les émissions aval des infrastructures construites ne consommant pas directement de l’énergie n’ont pas été prises en compte. Pour les divisions Route France et Réseaux France de VINCI Construction, les émissions aval n’ont pas été comptabilisées. Lorsque cela était pertinent, certains pôles d’activité se sont appuyés sur des standards sectoriels plus précis. C’est notamment le cas de VINCI Airports qui a utilisé les recommandations de l’Airport Carbon Accreditation, de VINCI Autoroutes qui a employé les outils mis à disposition par l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (Asfa), et de VINCI Immobilier qui s’est appuyé sur le standard associé à la réglementation française pour les bâtiments neufs RE2020.

L’indicateur des émissions de gaz à effet de serre des clients de l’autoroute est calculé à l’aide d’un outil développé par l’Asfa et tient compte des kilomètres parcourus par les clients (payants ou gratuits) sur les réseaux de VINCI Autoroutes durant l’exercice. Le profil des vitesses par classe de véhicule utilisé est le profil à 130 km/h paramétré par défaut dans l’outil, et le trafic est supposé fluide à 100 %. Le calcul ne tient pas compte de l’effet des radars. La zone d’influence des péages est supposée être de 0,1 km, et le réseau supposé être entièrement interurbain.

Les travaux de quantification menés par le Groupe se sont heurtés à plusieurs limites, liées au manque d’adaptation des référentiels existants aux activités de VINCI, ainsi qu’à la diversité et à l’hétérogénéité de celles-ci. Pour faire face à ces limites, VINCI a produit un document apportant des lignes directrices communes concernant des aspects méthodologiques précis, en complément du référentiel du GHG Protocol. Certaines spécificités ont notamment été retenues pour l’activité travaux, la règle d’amortissement des engins ayant par exemple été adaptée afin de tenir compte de la réalité du terrain et des données disponibles. En ce qui concerne les activités de VINCI Highways, le calcul des émissions a été volontairement limité aux entités consolidées et exerçant une activité de concessionnaire.

Dès que cela était possible, les entités du Groupe ont utilisé des données réelles pour calculer les émissions associées à leurs activités.

Toutefois, du fait de la complexité et de la diversité des activités, il a été choisi dans certaines entités de recourir à des ratios d’activité ou à l’extrapolation de données à partir de données représentatives pour obtenir un ordre de grandeur. Par exemple, l’entreprise VINCI Energies a défini des ratios en kgCO2e/€ pour l’ensemble de ses familles d’achats, en s’appuyant sur les résultats des 9 157 fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) et profil environnemental produit (PEP) disponibles en 2020. Ces ratios ont fait l’objet d’une revue externe par un cabinet spécialisé et tiennent compte de l’inflation. En 2023, le périmètre couvert par des données réelles ou estimées a augmenté pour permettre une meilleure fiabilité des données. Au global, 55 % des émissions scope 3 sont issues de données physiques d’activité. L’incertitude globale des données scope 3 obtenues est estimée entre 20 et 30 %.

Pour le choix des facteurs d’émission (FE), des règles communes ont été établies au niveau du Groupe. Si plusieurs FE sont disponibles pour une même catégorie d’émissions, les entités privilégient le FE le plus précis (déclarations environnementales de type 3, telles que les FDES ou PEP, données du fournisseur, ou délivrées par une association ou un syndicat sectoriel, etc.), le plus fiable (calculé ou audité par un expert et/ou issu d’un référentiel sectoriel ou institutionnel) et le plus récent (les FE étant régulièrement mis à jour). Lorsque ces données spécifiques ne sont pas disponibles, on trouve des FE par défaut dans la base de données construite par VINCI, qui comporte des FE « moyens », issus notamment des principales bases de données reconnues. En dernier lieu, lorsque le FE recherché n’est pas disponible dans cette base VINCI, des FE spécifiques sont recherchés dans la documentation, en priorité dans la Base Empreinte® de l’Ademe et dans la base de données d’Ecoinvent.

Le scope 3 des différentes entités du Groupe peut comporter des doubles comptes, liés aux prestations achetées ou sous-traitées entre entités du Groupe. Ces émissions ont été calculées et déduites du total Groupe, au moment de la consolidation, selon la méthodologie suivante : un ratio d’émissions scopes 1, 2 et 3 par million d’euros de chiffre d’affaires a été calculé pour chaque pôle pour l’année en cours, à partir des données du reporting environnemental (scope 1, 2 et 3). Pour chaque pôle, les émissions correspondant aux achats effectués auprès d’entités de VINCI ont été calculées en appliquant le ratio du pôle « vendeur » aux montants achetés à ce pôle.

Les données de Cobra IS ont été exclues du calcul des émissions du scope 3 du Groupe en 2023.