DOCUMENT D'ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2023

D. Facteurs de risques et procédures de gestion

D. Facteurs de risques et procédures de gestion

Les principaux risques auxquels sont exposées les différentes activités du groupe VINCI et leur évolution sont détaillés dans la présente section et synthétisés dans le tableau ci-contre.

Le niveau de criticité de chacun de ces risques (élevé, intermédiaire, modéré) a été déterminé en fonction de leur probabilité d’occurrence, de l’ampleur anticipée de leur impact sur le Groupe, après prise en compte des procédures de gestion des risques.

L’année 2023 aura été marquée par des tensions et des incertitudes dans de nombreux domaines :

  • monétaire : le cycle de hausse des taux, enclenché par les principales banques centrales en 2022 pour combattre l’inflation, s’est poursuivi et amplifié en 2023. Ce resserrement monétaire, sans précédent en matière de rapidité et d’amplitude, a engendré une forte volatilité sur les marchés obligataires. Les taux souverains ont atteint des niveaux inédits depuis 2006 outre-Atlantique et 2011 en Europe ;
  • macroéconomique : les premiers signes de ralentissement économique conséquence des hausses de taux précédemment décrites sont apparus en Europe, générant des interrogations sur le timing et l’amplitude d’une éventuelle récession ;
  • géopolitique : la guerre entre l’Ukraine et la Russie, commencée en février 2022, s’enlise. Son issue est aujourd’hui difficilement prévisible. Il s’y ajoute des conflits armés dans d’autres zones géographiques, telles que le Haut-Karabakh et l’Arménie, ou plusieurs pays d’Afrique (Mali, Niger), et des coups d’État (Gabon). Enfin, le Proche-Orient semble au bord de l’embrasement suite à l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. L’exposition directe du Groupe dans ces différentes géographies n’est toutefois pas significative. 

Par ailleurs, il faut noter que l’inflation a marqué un certain recul cette année, les chaînes d’approvisionnement et les marchés de l’énergie s’étant normalisés par rapport à 2022.

En dépit de cet environnement mondial troublé, la performance d’ensemble du groupe VINCI en 2023 a été remarquable. Ses résultats record illustrent une nouvelle fois la résilience du modèle économique du Groupe, conjuguant des métiers, des expertises et des cycles complémentaires, une présence géographique diversifiée, sa sélectivité pour la prise d’affaires nouvelles et la prudence de sa gestion opérationnelle et financière dans la durée. VINCI reste notamment attentif au maintien d’une bonne liquidité afin de continuer à faire face à l’imprévu et poursuivre son développement.

Si son profil de risque reste à date globalement inchangé, le Groupe identifie toutefois trois types de risques en augmentation sur un an :

Risques opérationnels

  • Branches énergie et construction : l’accentuation des chocs géopolitiques a durablement impacté les flux de la mondialisation et perturbé la prévisibilité des échanges de biens et de services, et le comportement des consommateurs et des clients. Le Groupe a pleinement conscience que les risques d’élargissement des conflits en cours constituent des menaces pour la gouvernance mondiale, le développement des affaires et la conduite des opérations.
  • Branche concessions : le risque d’escalade d’un conflit armé au Moyen-Orient pourrait engendrer des perturbations du trafic aérien mondial, au-delà de la zone de conflit ; par ailleurs, une nouvelle hausse du prix du pétrole pourrait peser sur les niveaux des trafics auto-routier et aérien.
  • Immobilier: en 2023, l’activité de VINCI Immobilier a été fortement impactée par la hausse des taux d’intérêt, se traduisant par une augmentation des coûts d’emprunt. Conjuguée à des prix des logements toujours élevés, la demande des clients particuliers dans le secteur résidentiel s’est fortement contractée. Les investisseurs exigent, de leur côté, des rendements plus élevés, et plusieurs projets ont été annulés ou décalés. Ce contexte a fortement affecté les performances financières de ce pôle en 2023.

Risques juridiques (conformité législative et réglementaire)

La loi de finances pour 2024 a instauré une taxe de 4,6% sur le chiffre d’affaires des sociétés exploitantes d’infrastructures de transport longue distance. Son impact sur le groupe VINCI, sur la base des chiffres d’affaires 2023 des entités concernées (ASF, Cofiroute, Escota et aéroports de Lyon), serait une charge supplémentaire estimée à 272 millions d’euros (dont 268 millions d’euros pour les filiales concessionnaires d’autoroutes). Les filiales concernées de VINCI utiliseront toutes les voies de recours pour contester l’article 100 de cette loi contraire à la lettre et à l’esprit des contrats de concession signés avec l’État concédant, lesquels comprennent des dispositions de neutralité fiscale.

Au Mexique, le régulateur a introduit unilatéralement quelques modifications aux contrats de régulation économique des aéroports du pays. Celles-ci devraient néanmoins être partiellement compensées, notamment à travers l’octroi de hausses tarifaires additionnelles dans le futur et l’étalement de certains programmes d’investissement. L’impact net sur le portefeuille d’aéroports mexicains (OMA) de VINCI devrait donc être limité.

Risques sociaux et sociétaux

Les différentes crises géopolitiques décrites ci-dessus dans un monde instable et partagé entre plusieurs blocs font peser un risque accru pour la sûreté des collaborateurs, des partenaires, des sous-traitants et autres parties prenantes du Groupe, en particulier dans les zones géographiquement proches de ces conflits.

Par ailleurs, la crise que traverse actuellement le secteur de la promotion immobilière en France pourrait aboutir à une crise du logement profonde si les pouvoirs publics ne prennent pas rapidement la mesure de la situation. Une telle situation aggraverait les tensions sociales déjà visibles dans le pays. Dans ce contexte, le Groupe a l’ambition de poursuivre son engagement social et sociétal au plus près des territoires.