Document d’enregistrement universel 2021

Informations générales et éléments financiers

Le fait de concevoir et d’exploiter des infrastructures sur le temps long permet aux sociétés concessionnaires de développer des savoir-faire et d’utiliser leurs réseaux concédés comme terrain d’étude et de partage. Six ans après le premier retour d’expérience des aménagements et des suivis faunistiques, VINCI Autoroutes poursuit, en collaboration avec le CNRS, la LPO France et le Cerema, l’analyse des données issues des nombreux suivis de cette nouvelle génération de passages à faune (écoponts, écoducs, banquettes, encorbellements, etc.). En dix ans, 126 000 données de passages ont été recueillies sur le réseau VINCI Autoroutes et constituent aujourd’hui une base de données robuste. Cette ressource exceptionnelle va ainsi permettre aux scientifiques de réaliser des analyses statistiques inédites afin de mieux comprendre les facteurs qui interviennent dans l’utilisation de ces aménagements par la faune sauvage (localisation et lien avec l’environnement, dimensionnement, temps d’appropriation, aménagements particuliers, importance des populations animales des abords, etc.) et d’optimiser leur fonctionnalité.

En complément des actions relatives à la transparence écologique, les gestionnaires d’infrastructures œuvrent pour réduire l’impact de leurs exploitations sur les milieux naturels. Les exploitants ont modifié ces dernières années les modalités de gestion de leur foncier afin de favoriser la biodiversité. VINCI Autoroutes s’est fixé comme objectifs, pour 2030, que 100 % du linéaire bénéficie d’une gestion extensive et que 200 projets de renaturation soient menés dans les emprises du domaine autoroutier concédé. L’opérateur Granvia (Slovaquie) a mis en place en 2021, en partenariat avec le ministère des Transports, le projet Wild Meadows (« prairies sauvages »), qui fera l’objet d’un suivi par une équipe de scientifiques de l’université Comenius. L’aéroport Londres Gatwick gère, grâce à son plan d’action biodiversité, 75 ha de bois, de prairies et de zones humides abritant de nombreuses espèces. Le Sussex Biodiversity Record Center (SxBRC) a ainsi enregistré plus de 2 432 espèces différentes de plantes, d’animaux et de champignons sur le terrain.

81 %

de réduction de la consommation de produits phytosanitaires entre 2018 et 2021 dans les activités de concessions

L’objectif d’atteindre l’utilisation de « zéro produit phytosanitaire » est partagé par les entités de VINCI (hors mesures contractuelles ou réglementaires). Au sein de VINCI Autoroutes, la consommation a baissé de 95 % depuis 2008, et celle-ci est réservée aux zones les moins accessibles ou pour traiter certaines espèces végétales invasives. En 2021, 37 aéroports n’ont pas utilisé de produit phytosanitaire, soit cinq de plus qu’en 2020. Au total, une réduction des consommations en litres de produits phytosanitaires d’un peu plus de 80 % a été observée entre 2018 et 2021 pour l’ensemble des activités de concessions.

Les activités de concessions étant implantées localement et s’inscrivant dans la durée, de nombreuses actions sont mises en place pour soutenir les acteurs du territoire. Pour VINCI Railways, en 2021, LISEA a lancé l’appel à manifestations d’intérêts « Soutenir l’agriculture locale et durable » du Fonds SEA pour la transition des territoires, qui vise notamment les projets permettant une meilleure prise en compte de la biodiversité et sa préservation dans les pratiques culturales, et le développement local d’une filière maraîchère biologique durable et solidaire. Sur le réseau de VINCI Highways, en Grèce, suite aux récents incendies de forêt ayant ravagé le pays pendant l’été, certaines zones ont été touchées le long de l’autoroute Athènes-Patras, exploitée par Olympia Odos. Le concessionnaire s’engage dans ce contexte à mener des actions de reforestation, en collaboration avec les services forestiers grecs (régénération naturelle ou replantation).

En outre, plusieurs thèses sont actuellement soutenues par les activités de concessions. Ainsi, l’aéroport de Londres Gatwick finance une thèse portant sur l’écologie de la recherche de nourriture et la conservation des abeilles solitaires. Dans le cadre des mesures d’accompagnement du contournement ouest de Strasbourg, plusieurs thèses, dont certaines soutenues par le groupement constructeur, portent sur des espèces protégées, dont les habitats sont impactés par le projet, telles que le hamster commun ou l’agrion de Mercure.

Enfin, que ce soit sur les aires de repos de VINCI Concessions ou de VINCI Autoroutes, de nombreuses actions de sensibilisation des usagers et des scolaires, liées aux questions de préservation des espèces et des milieux naturels, ont lieu. La Ligue pour la protection des oiseaux Occitanie et les équipes de la Fondation VINCI Autoroutes sont intervenues sur l’aire de Pech Montat, sur l’A20, au sud de Brive-la-Gaillarde, pour sensibiliser les voyageurs à l’impact des déchets sauvages sur la faune.

  • Préservation de la biodiversité dans les carrières

Eurovia France prévoit que 100 % de ses sites de carrières devront avoir mis en place des actions volontaires en faveur de la protection de la biodiversité ou de l’eau à l’horizon 2030. Tenue réglementairement de remettre les sites en état après exploitation, la profession a acquis de réelles compétences écologiques. Des actions volontaires sont mises en œuvre au cours de l’exploitation afin de permettre une cohabitation réussie des espèces et des activités de carrières. Ainsi, les exploitants, en partenariat avec des associations locales de protection de la nature, peuvent parfois établir des zones où les interventions sont proscrites pendant les périodes de nidification (dans les stocks colonisés par les hirondelles de rivage, etc.), ou en empêchant la faune de se déplacer dans les zones d’activité (clôtures, etc.). Des mesures de gestion écologique des espaces prairiaux, visant à éviter de faucher ou à mettre en place de l’écopâturage, permettent de limiter l’incidence de la fauche sur les espèces. Certains sites ont mis en œuvre des actions de génie écologique pour recréer des mares ou des pierriers, qui seront des habitats très favorables à la faune. Enfin, il est important de noter que ces initiatives sont mises en place à long terme sur la durée de l’exploitation de ces sites, ce qui permet un suivi des actions et de leur efficacité, souvent mené volontairement avec des associations de protection de la nature.

Le partenariat avec l’UMS Patrimoine naturel (voir paragraphe 3.1.4 : Dialogue avec les parties prenantes, page 209) s’illustre par l’élaboration d’une méthodologie d’analyse des zonages naturels et l’étude des enjeux faune-flore de chaque site. Cette démarche volontaire consiste à cartographier les sites d’Eurovia en fonction de leur contexte environnemental et des espèces qu’ils accueillent, et à déterminer les mesures nécessaires pour préserver et favoriser l’accueil de nouvelles espèces faunistiques et floristiques. Reposant sur le calcul d’un indicateur de qualité écologique (IQE), conçu par le MNHN, cette méthode a été testée sur une trentaine de carrières depuis le début du partenariat (sur 160 sites en France).